Aidant proche
Une fonction sociétale en mal de cadre
Dans notre pays, de nombreuses personnes assument quotidiennement, dans l’anonymat de leur foyer, un soutien à une personne dépendante.
L’appellation "aidant proche" les rassemble. Mais elle cache aussi de multiples réalités de vie : enfants qui aident leurs parents, parents qui aident leurs enfants, personnes qui aident leur conjoint, voisins ou amis...
D’ailleurs, nombre de ces aidants se considèrent comme parents, enfants ou conjoints avant tout.
Le rôle d’un aidant est différent de celui d’un professionnel. Il peut y avoir une complémentarité évidemment avec des aides professionnelles, par exemple pour le ménage, pour la gestion administrative, pour les soins du corps.
Mais certains aidants prennent complètement en charge l’aidé...
Un investissement lourd...
Au départ, l’intervention de l’aidant peut être progressive, spontanée, sans qu’il anticipe la charge, l’ampleur et la durée de la tâche. Le lien affectif amène d’abord à réagir en tant que mère, père, enfant, ami...
L’aide n’est donc pas toujours un choix conscient et réfléchi, reposant sur une analyse.
Plus qu’une décision prise à un moment bien précis, il s’agit d’un glissement vers une situation qui perdure et prend de plus en plus de place dans le quotidien.
C’est ainsi que de nombreux aidants proches connaissent au fil du temps des difficultés liées à l’épuisement et au découragement. Car la disponibilité 24h sur 24 et 7 jours sur 7 peut mettre en péril la qualité de vie et la santé de l’aidant.
Des alternances d’énergie et d’accomplissement dans la relation avec l’aidé peuvent alterner avec une sensation d’enfermement : dans le foyer, mais aussi dans la relation (trop) exclusive qui s’installe avec l’aidé.
Le besoin de se reposer, de "souffler", est parfois difficile à rencontrer, d’autant plus que l’aidant veut souvent être rassuré sur le bien-être de l’aidé en son absence. Il doit accepter de laisser la place à d’autres membres de la famille, à des amis ou voisins qui peuvent lui offrir un moment de répit. Des professionnels extérieurs peuvent également prendre le relais.
... et coûteux
Certains aidants sont amenés à abandonner en partie ou en totalité leur emploi, d’autres le gardent.
Se posent dès lors diverses questions comme la préservation du pouvoir d'achat, le maintien des droits sociaux (chômage, pension, etc), les possibilités d’aménagements du temps de travail, etc.
Les femmes sont plus souvent concernées, en raison des normes de genre encore prégnantes dans la société quant aux soins et à la gestion du foyer.
Ne pas s’isoler
L’aidant proche, centré au jour le jour sur le soin et le bien-être de la personne aidée, restreint souvent, petit à petit, ses contacts sociaux.
On ne peut que souligner combien il est important, au contraire, de sortir de chez soi pour parler et partager soucis et joies avec d’autres personnes.
Des rencontres avec des personnes qui vivent des situations similaires aident également à tenir le coup et ouvrent la porte à diverses formes d’entraide.
Mettre en place une réflexion sociétale
La question des aidants proches est plus que jamais d’actualité, dans un contexte d’accroissement du nombre de personnes âgées et/ou atteintes de maladies dégénératives comme l’Alzheimer. Nombre de ces dernières doivent être accompagnées à domicile, d’une manière ou d’une autre, car toutes les aides ne peuvent pas être institutionnalisées.
La présence des aidants proches est une réponse spontanée à un problème sociétal. Et il est rassurant que des solidarités émergent pour rendre possible le maintien dans leur milieu de vie, avec un maximum d’autonomie, des personnes moins valides.
Cependant, la société et les pouvoirs publics ne peuvent pas se reposer sur les aidants proches, en acceptant que des vies soient "sacrifiées". L’aidant proche ne doit pas être un héros, mais un individu posant un choix conscient, soutenu et reconnu par la société.
La qualité de vie et le statut social des aidants proches doivent donc être améliorés : la collectivité a tout à y gagner en terme d’inclusion sociale, d’humanité, d’implication des aidants à long terme et d’économie en infrastructures lourdes à financer.
Pour en savoir plus: le site de l'association "Aidants proches" propose de nombreuses publications, des témoignages et un blog.
L'asbl Question Santé a publié deux brochures sur ce sujet: "Paroles sur… "J'aide un proche dépendant" et "Aidants proches. Indispensables mais invisibles".
Illustrations: Carine Simon - Question Santé
Mis en ligne le 16/12/2015
Articles pouvant également vous intéresser :
Consultez également toutes nos actualités :
-
février 2019
-
décembre 2018
-
novembre 2018
-
octobre 2018
-
septembre 2018
-
août 2018
-
juillet 2018
-
juin 2018
-
mai 2018
-
avril 2018
-
mars 2018
-
février 2018
-
janvier 2018
-
décembre 2017
-
novembre 2017
-
octobre 2017
-
septembre 2017
-
août 2017
-
juillet 2017
-
juin 2017
-
mai 2017
-
avril 2017
-
mars 2017
-
février 2017
-
janvier 2017
-
décembre 2016
-
novembre 2016
-
octobre 2016
-
septembre 2016
-
août 2016
-
juin 2016
-
mai 2016
-
avril 2016
-
mars 2016
-
février 2016
-
janvier 2016
-
décembre 2015
-
novembre 2015
-
octobre 2015
-
septembre 2015
-
août 2015
-
juillet 2015
-
juin 2015
-
mai 2015
-
avril 2015
-
mars 2015
-
février 2015
-
janvier 2015
-
décembre 2014
-
novembre 2014
-
octobre 2014
-
septembre 2014
-
août 2014
-
juillet 2014
-
juin 2014
-
mai 2014
-
avril 2014
-
mars 2014
-
février 2014
-
janvier 2014
-
décembre 2013
-
novembre 2013
-
octobre 2013
-
septembre 2013
-
juillet 2013
-
juin 2013
-
avril 2013
-
mars 2013
-
février 2013
-
janvier 2013
-
juin 2012
-
avril 2012
-
juin 2011