Nouvel avis du CSS: les perturbateurs endocriniens
Face aux "perturbateurs endocriniens" (PEC), la guerre totale est déclarée.
Mais de quoi parle-t-on au juste en évoquant les "perturbateurs endocriniens"?
Ce sont des substances chimiques étrangères à l'organisme. Elles peuvent avoir une origine naturelle ou artificielle.
Leur caractéristique est de perturber le fonctionnement de notre système endocrinien, celui qui fabrique les nombreuses hormones qui règlent le fonctionnement de notre corps.
Leurs modes d'actions sont variés, mais in fine, le résultat est le même: une modification de l'équilibre hormonal.
Parmi ces substances, on trouve
- des phtalates et des dérivés phénoliques, présents dans les plastiques, les cosmétiques
- des pesticides, dont le lindane et le malathion utilisé contre les poux (voir notre actualité "pour se débarrasser des poux")
- des hydrocarbures: fumées émises par les cigarettes, les moteurs diesels, etc
- les retardateurs de flamme, présents dans les mousses utilisées dans l'ameublement, les tapis, etc
Nous y sommes exposés via l'eau, les aliments (pollués par la contamination des sols ou via l'emballage), l'air, les cosmétiques.
Vous pouvez également lire sur ce site le chapitre consacré aux perturbateurs endocriniens dans notre dossier "pollution de l'air et santé".
Un avis sans concessions
Les perturbateurs endocriniens chimiques réclament davantage encore de précautions et de tests qu'on aurait pu le croire. Tel est l'avis, sans demi-mesure, du Conseil supérieur de la santé.
"Une politique plus globale" : voilà ce que préconisent les experts du Conseil supérieur de la santé à l'encontre des perturbateurs endocriniens chimiques (PEC).
Après avoir travaillé sur les bisphénol A et rendu un premier avis à leur sujet, le CSS a continué à investiguer sur ces substances complexes que sont les PEC1.
Ses conclusions sont sans appel. Ainsi, les experts reconnaissent l'existence d'effets sur l'organisme humain de certains de ces polluants, et ce à de faibles doses. Mais ce n'est pas tout...
Un seuil variable
En effet, contrairement aux schémas classiques connus en toxicologie, certains PEC peuvent avoir des effets surprenants selon leurs doses.
Ainsi, par exemple, de faibles doses ont parfois davantage d'impact que des doses élevées. Ou bien des doses faibles comme celles qui sont élevées provoquent des effets... non présents au stade intermédiaire. Au contraire, c'est, parfois, avec des doses intermédiaires que la substance révèle le plus ses conséquences!
Cette particularité des PEC mérite davantage d'intérêt, d'attention, d'études... et de mesures traduites dans les réglementations, estime le CSS.
Pour le dire autrement, les stratégies actuelles consistant à définir des "doses sûres" ou des "doses seuil" ne s'appliquent pas à tous les PEC et donc... ne suffisent pas.
Des sensibilités particulières
De plus, il n'y a pas que la dose qui fait le poison : le moment de l'exposition s'avère également déterminant, surtout à certains moments clés de la vie.
En effet, des preuves évidentes et suffisantes démontrent que l'organisme humain présente une sensibilité particulière face à ces substances chimiques lors de différentes étapes critiques du développement :
- la gestation
- l'allaitement
- l'adolescence
- la sénescence.
Cette donnée confirme l'importance d'une politique de tests destinés à l'ensemble des produits chimiques que l'on sait susceptibles de perturber le système endocrinien. De quoi alimenter en sens utile les débats réglementaires menés à ce propos au sein de l'Europe ?
Photo © vladimirfloyd - Fotolia.com & © Picture Partners - Fotolia.com
Mis en ligne le 09/06/2014
Références
Perturbateurs endocriniens: Effets à faible dose, relation dose-effet non monotone et périodes critiques de sensibilité. Avis du Conseil Supérieur de la Santé n° 8915.
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