Viande rouge: en manger moins!
Bientôt la journée mondiale sans viande (20 mars)…
Quelles sont donc les raisons invoquées pour motiver les actions en faveur d'une diminution de la consommation humaine de viande?
Elles sont nombreuses.
Ecologiques d'abord:
- L'élevage est un source importante de pollution des eaux. Nitrates, phosphates, etc s'accumulent dans les nappes phréatiques; les algues vertes envahissent les eaux de surface; l'ammoniac émis contribue aux pluies acides… Sans parler de l'apport aux gaz à effets de serre!
- La recherche de nouveaux pâturages est une cause majeure de déforestation (dans l'Amazonie principalement).
- Produire de la viande consomme plus d'eau que la production de protéines végétales (légumineuses, céréales). Par ailleurs, l'occupation de terres par l'élevage empêche leur usage agricole.
Le bien-être animal est aussi évoqué.
- Pour produire l'énorme quantité de viande consommée dans le monde, il faut recourir à des méthodes d'élevage peu respectueuses des animaux (entassement dans des espaces clos, sélections génétiques rendant les animaux difformes et parfois incapables de survivre en conditions naturelles, mutilations etc).
- La promiscuité est favorable au déclenchement d'épizooties: épidémie de grippe aviaire par exemple. Elle impose aussi le recours aux antibiotiques pour réduire les risques d'infections, contribuant ainsi à l'émergence de souches résistantes. Sans oublier que ces antibiotiques se retrouvent dans l'assiette des consommateurs.
Il est donc évident qu'un régime plus riche en aliments d’origine végétale contribue à un mode plus écologique de production d’aliments.
Des effets cancérigènes
Selon le Conseil supérieur de la santé (CSS), les Belges seraient de trop gros carnivores.
Après avoir examiné 18 publications concernant, au total, plus de 1,5 million de personnes, le verdict des experts du CSS est sans appel.
Nous mangeons trop de viandes rouges (ce qui représente toutes les viandes, sauf les volailles) et de charcuteries: en moyenne 640 grammes par semaine.
Or on considère actuellement que 30 % des cancers trouvent leur origine dans notre alimentation. En particulier, depuis 1975, les preuves s'accumulent pour établir un lien manifeste entre la consommation de viande rouge et le cancer colorectal. Quant au saumurage utilisé dans la fabrication et la conservation de charcuteries à base de viande rouge, il fait généralement appel à des nitrites et à des nitrates qui aggravent les effets nocifs de ces viandes grasses.
Nous augmentons ainsi les risques de cancer colorectal (côlon, rectum), 3è cause de décès par cancer en Belgique (2è pour les non-fumeurs).
Selon le CSS, il serait donc temps que les (trop) gros carnivores que nous sommes revoient sérieusement leurs comportements alimentaires.
L'idéal ? Ne pas dépasser, par semaine, 500 grammes ou - mieux encore- se contenter de 300 grammes...
En se contentant de doses réduites, autour de 300 grammes par semaine (et sans opter pour des charcuteries, ou bien le moins possible), les cancers colorectaux pourraient diminuer jusqu'à 20 % par an (on en éviterait ainsi plus de 1200 nouveaux cas chaque année).
Par ailleurs, de telles doses suffisent à couvrir les besoins en protéines et en fer.
Pour le CSS, il ne s'agit donc pas de supprimer toutes les viandes rouges, mais de les consommer différemment, avec modération, et/ou de les remplacer par de la volaille, du poisson (2 fois par semaine), des repas végétariens.
Lors de la cuisson des viandes rouges, il est recommandé également d'utiliser des épices et des herbes aromatisées (ail, romarin...) pour leurs antioxydants, bien utiles face aux oxydants contenus par la viande cuite. De plus, cette dernière ne doit pas être brunie ou brûlée (ce qui arrive fréquemment lors des barbecues) ou, si cela n'a pas été le cas, il faudrait éviter de consommer ces parties trop cuites. Vous pouvez aussi lire notre article "Barbecue, pour ne garder que le bon".
Bien sûr, vous pouvez aussi opter pour une alimentation végétarienne.
Vous pouvez lire sur ce site notre article "Véganisme, végétalisme, végétarisme".
Pour rappel, la prévention du cancer colorectal passe aussi par d'autres changements de comportements, car il existe d'autres facteurs de risques importants du cancer colorectal: l'arrêt du tabagisme, une consommation d'alcool modérée (pas plus de 2 verres par jour pour les hommes, de 1 pour les femmes), une alimentation riche en fibres, ainsi qu'une activité physique régulière et suffisante. Sans oublier le dépistage dès l'âge de 50 ans.
Mise en ligne le 16/03/2018
Références
- Avis du Conseil Supérieur de la Santé n° 8858. Viande rouge, charcuterie et prévention du cancer colorectal. Résumé. 4 décembre 2013.
- Avis complet (en anglais uniquement).
- https://www.viande.info
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