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A l’origine, il s’agit d’un simple métal bleu grisâtre. Présent dans l’air, dans l’eau, le sol, et dans un certain nombre d’objets ou de produits, le plomb peut cependant se transformer en poison pour le corps et le cerveau.

plombLire notre résumé.

En effet, au-delà de certains seuils, les résidus et particules de ce métal lourd sont toxiques pour l’organisme dans lequel ils pénètrent par la respiration, la peau, ou en étant ingérés.

Les conséquences nocives du plomb ont d’abord été identifiées chez les personnes travaillant dans des secteurs industriels utilisant ce métal.

Mais le saturnisme – c’est le nom donné à l’intoxication provoquée par le plomb- provoque aussi de lourds impacts sur les enfants.
Cela concerne essentiellement des populations défavorisées qui grandissent dans des habitations anciennes, où des couches de peintures riches en plomb peuvent se détacher et être mangées par les petits ou bien être respirées lors de travaux de rénovation. De l’eau du robinet provenant d’anciennes canalisations comportant encore ce métal participe, aussi, aux sources de contamination.

Attention : la fumée de cigarette contient du plomb. C’est le cas, aussi, de certaines poteries ou bouilloires artisanales, de munitions de chasse, de certains cosmétiques (des Khöl) fabriqués en Afrique, etc.

Bon à savoir : l’interdiction de l’essence au plomb et de l’utilisation de ce métal dans les boîtes de conserve ont permis de réduire les sources de contamination.

Un diagnostic difficile ou les méfaits d’un silence de plomb

Etre exposé à du plomb ou à ses vapeurs peut mener à une contamination qui ne se traduit pas forcément par des symptômes.

Plus sévère, une intoxication au plomb provoque, elle, un certain nombre de signes.
Le saturnisme peut être détecté grâce à des tests sanguins, mais encore faut-il penser à ce risque…

Lorsque le corps a été exposé à un très fort taux de plomb, l’intoxication aiguë qui peut en résulter se traduit, chez l’enfant comme chez l’adulte, par un goût métallique, des douleurs abdominales, des vomissements et des diarrhées, puis de possibles convulsions, un coma, et un risque de mort.

Quand la personne est exposée, à long terme, à des sources de plomb plus faibles mais permanentes, une intoxication chronique se marque de la fatigue, des douleurs intestinales, des nausées. Une anémie et une irritabilité peuvent s’installer.
Chez l’enfant, un retard de croissance est à redouter, ou des troubles du langage et d’apprentissage scolaire, de coordination et/ou de l’agressivité.
Chez l’adulte, le saturnisme peut susciter des problèmes de fertilité. Il entraîne également un risque d’avortement spontané ou de naissance prématurée. Il touche le foetus dans le ventre de la mère (avec un risque de retard mental) ou se transmet au nourrisson lors de l’allaitement par une mère atteinte.

L’atteinte du système nerveux peut conduire à des convulsions, un coma, puis la mort, tant chez l’adulte que l’enfant. Le plomb est également toxique pour le système rénal et, plus rarement, le système hépatique.

Feu orange : plus le degré d’exposition est important, plus les symptômes se multiplient.

Des victimes plus fragiles que d’autres

Lorsque le plomb est utilisé sur un lieu de travail, le saturnisme est reconnu comme une maladie professionnelle. Des mesures de protection, et une utilisation moindre de ce métal dans l’industrie, ont permis de réduire les cas de contamination.

Les nourrissons et les enfants, surtout jusqu’à 6 ans, sont très sensibles au plomb qui risque de nuire à leur cerveau, alors en plein développement. De plus, les petits éliminent spontanément moins bien ce métal que les adultes.

Les femmes enceintes et leur foetus sont aussi plus vulnérables, tout comme les personnes âgées ayant été exposées dans le passé.

Feu orange : des carences en calcium, en vitamine D, en zinc, en fer, en protéines facilitent l’absorption du plomb par l’organisme.

Du plomb dans la tête

Contre le plomb, la prévention reste essentielle, afin d’éviter le plus possible les sources d’exposition, y compris dans l’air, les sols ou au sein des habitats anciens.

Le traitement des personnes atteintes dépend du seuil de la « plombémie » et des symptômes. Dans une majorité de cas, aucun traitement n’est nécessaire mais il faut, cependant, veiller à supprimer la source de contamination.

Lorsque l’intoxication est importante, il arrive que l’on cherche à éliminer le plomb présent dans le sang et les os. Cela se pratique en injectant des médicaments, les chélateurs. Ils se lient au plomb et permettent son élimination par les voies rénales (l’urine) ou biliaire. Ce traitement, en une ou plusieurs séances, n’est pas indemne d’effets secondaires.

Bon à savoir : contrairement à ce que leur nom indique, les « plombages » dentaires ne contiennent pas de plomb. En revanche, ils sont composés de mercure, un métal lourd que l’on peut éviter en optant pour un autre type d’amalgame.

Vous pouvez aussi lire notre dossier « Pollution de l’air« .

♦ Prévenir les intoxications par le plomb est possible: il faut être attentif pour éviter toutes les sources de contamination, à la maison et au travail.
♦ Les enfants et les femmes enceintes sont plus vulnérables à l’intoxication: attention notamment aux habitations anciennes, où des couches de peintures riches en plomb peuvent se détacher ou bien être respirées lors de travaux de rénovation. Attention aussi à certaines poteries ou bouilloires artisanales et à certains cosmétiques (Khöl).

 Photo© Olivier DIRSON – Fotolia.com

Mise à jour le 15/09/2021

Référence
Centre Antipoisons: 070 245 245, 24H/24.

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