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Névrites, neuropathies: quand certains nerfs ne répondent plus…

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Névrites, neuropathies périphériques : les mots qui désignent cette affection sont un peu compliqués. Mais ce que cachent ces termes n’est pas si difficile à comprendre : ils désignent une atteinte qui provoque des lésions à un ou à plusieurs nerfs.

neuropathieCette affection, susceptible de survenir pour de nombreuses raisons, se développe principalement dans les membres (jambes ou bras) mais les nerfs faciaux, par exemple, peuvent également être concernés.

Les polyneuropathies provoquent des symptômes aigus ou chroniques, parfois fortement handicapants.

Généralement progressive, l’atteinte est souvent symétrique, impliquant les deux côtés du corps.
Elle débute dans les extrémités des nerfs concernés.

Feu orange : de 2 à 3 % de la population (enfants y compris) seraient concernés par les polynévrites, et c’est le cas pour 8 % des plus de 55 ans (1).

Neuropathie: de la gêne à la douleur

Les symptômes provoqués par les neuropathies, tout comme leur ampleur et leur sévérité, varient selon les cas et les nerfs atteints.

Les atteintes des nerfs sensitifs provoquent des troubles variés.

Ils comprennent des fourmillements aux doigts des mains ou des pieds, un engourdissement, une sensation de coups d’aiguilles, de décharges électriques. Les douleurs peuvent prendre la forme d’une sensation de brûlure ou de broiement.
Des baisses de sensibilité (au chaud, au froid, à la piqûre, au toucher) apparaissent parfois. Certaines de ces manifestations surviennent plus souvent la nuit.

Dans les cas d’atteinte de nerfs moteurs (qui contrôlent les muscles), des déficiences motrices peuvent s’y ajouter. Elles vont de crampes nocturnes sur toute une zone musculaire à des difficultés de marche (la pointe du pied reste baissée, ce qui oblige à lever haut la jambe afin d’éviter de heurter le sol lors de la progression) ou à des troubles qui affectent la main (syndrome du canal carpien).
En cas de syndrome de Guillain-Barré, la faiblesse musculaire risque d’évoluer progressivement en paralysie.

Il arrive également qu’apparaissent des troubles neuro-végétatifs, entre autres sous forme de malaises, de sudation, de troubles urinaires ou d’éjaculation.

Feu rouge : les polyneuropathies aiguës, qui se développent lors de consommation massive d’alcool, touchent le plus souvent les membres inférieurs. Elles peuvent aller jusqu’à empêcher de marcher.

L’origine des neuropathies

Les polyneuropathies ont des causes et des origines différentes. Pour un nombre non négligeable de malades, elles restent difficiles à identifier.

Voici les principales causes qui expliquent la survenue de ces affections.

  • Elles peuvent être liées à un problème métabolique, tel la présence d’un diabète (environ 25 % des personnes diabétiques présentent des symptômes et/ou des douleurs dues à des neuropathies chroniques), une carence vitaminique, une insuffisance rénale ou une hypothyroïdie.
  • Une cause infectieuse, dues à des virus, des bactéries ou des parasites (diphtérie, maladie de Lyme, hépatites B ou C, VIH, etc.), inflammatoire, ou associée à des troubles immunologiques (par exemple lors d’un syndrome Guillain-Barré), est également possible.
  • Il arrive aussi que les polynévrites se développent lors d’un cancer (poumon ou, pour la femme, sein).
  • Dans une autre grande partie des cas, c’est un toxique qui les provoque : parmi eux, l’alcool figure en place principale (environ 20 à 30 % des personnes alcooliques connaîtraient cette affection). L’exposition à certains métaux lourds (plomb, mercure), à des solvants, à des colles, des laques, des peintures peut entraîner des polynévrites chroniques. La prise de médicaments (des chimiothérapies, mais aussi des statines ou des rétro-antiviraux) est également impliquée.
  • Parfois, une cause génétique ou héréditaire, comme en cas de maladie de Charcot-Marie-Tooth, peut être à l’origine de la maladie.

Bon à savoir : les causes les plus fréquentes de polyneuropathie restent le diabète, l’alcool, l’hypothyroïdie, et la carence en vitamine B12.

Bon à savoir : “êtes-vous végétalien?“ Cette question peut mettre sur la piste d’une carence en vitamine B12 qui expliquerait l’origine d’une neuropathie.

Trouver la cause pour soigner

Le diagnostic passe tout d’abord par un examen clinique (et/ou neurologique) ainsi qu’une prise de sang.
Un examen avec enregistrement de l’activité électrique du nerf permet ensuite de mesurer les vitesses de conduction nerveuse et d’étudier les zones lésées. Une biopsie neuro-musculaire oriente parfois quant à la cause de la polynévrite.

Car la cause est un élément déterminant du traitement. En effet, outre des analgésiques ou des anti-inflammatoires destinés à soulager les symptômes, il existe autant de traitements que de causes : la thérapie cible ces dernières, afin de tenter d’arrêter la progression de la polynévrite et/ou de la supprimer.
Ainsi, le traitement de l’hypothyroïdie donne de bons résultats sur les polynévrites.
L’hémodialyse permet, elle aussi, de supprimer les complications liées à l’affection rénale.
De même, un contrôle optimal du diabète constitue à la fois la base de la prévention et le traitement des neuropathies diabétiques.

En ce qui concerne les neuropathies chroniques, le rétablissement est souvent lent. Mais, par exemple, les symptômes s’améliorent après une période suffisamment longue d’abstinence d’alcool ou après un long traitement à base de vitamine B12.

Attention : le tabagisme aggrave les polyneuropathies.

Photos © Robert Kneschke – Fotolia.com

Mis en ligne le 01/09/2021

Références
– (1)Selon l’Institut de Neurosciences Clinique de Rennes (INCR).
– Polyneuropathies. Article ID: ebm00781(036.072). www.ebmpracticenet.be. Site réservé aux médecins.

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