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Prostate: adénome et prostatite

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Vous êtes un homme de plus de 50 ans et vous constatez certains problèmes quand vous urinez ? Votre prostate est probablement en cause…

prostate

L’essentiel

• L’adénome de la prostate touche la plupart des hommes après 50 ans.
• En présence de symptômes gênants lors de la miction, il est conseillé de consulter son médecin de famille. En effet,  un adénome de la prostate peut être à la source de complications. 
• Certains adénomes ne nécessitent qu’une surveillance régulière. D’autres doivent être traités, soit par médicaments, soit plus souvent par chirurgie. 
• L’infection de la prostate (ou prostatite) provoque généralement des douleurs en urinant, de la fièvre, etc. Elle doit être traité à l’aide d’antibiotiques.

Vous voulez en savoir plus sur la prostate ?

Située juste sous la vessie et à l’avant du rectum, cette glande produit une partie du liquide formant le sperme. Elle pèse quelques grammes à la naissance et grossit jusqu’à la fin de la puberté, pour atteindre la taille d’une châtaigne de 15 à 20 grammes chez l’adulte.

A partir de la cinquantaine, le volume de la prostate à tendance à augmenter : on parle alors d’hyperplasie ou d’hypertrophie bénigne de la prostate.

La prostate peut aussi être le siège d’une infection: la prostatite.

Enfin, la prostate peut être atteinte par un cancer. Pour en savoir plus sur le dépistage du cancer de la prostate, vous pouvez lire sur ce site notre article « Prostate: dépister le cancer?« . 

Adénome

Qu’est-ce que l’adénome de la prostate?

L’hypertrophie bénigne de la prostate est parfois aussi appelée adénome.

Elle touche plus de 50% des hommes de plus de 60 ans, et 90% de ceux de plus de 80 ans.
Elle n’a rien à voir avec le cancer, même si les symptômes sont parfois similaires.
Dans environ la moitié des cas, l’augmentation du volume de la prostate ne pose aucun problème. Néanmoins, il arrive qu’en raison de cette croissance, la prostate exerce une pression sur les organes qui l’entourent. Quand elle comprime la vessie ou l’urètre, elle perturbe l’écoulement normal de l’urine.

Quels sont les signes évocateurs d’un adénome de la prostate?

L’hypertrophie bénigne de la prostate peut entraîner :

  • des envies impérieuses d’uriner, de plus en en plus fréquentes. Au début, elles se manifestent surtout la nuit ;
  • une faiblesse du jet urinaire et/ou un jet intermittent ;
  • la nécessité d’un effort pour amorcer le premier jet ;
  • la présence de gouttes retardataires ;
  • la sensation de ne pas avoir la vessie complètement vide après une miction ;
  • des douleurs en urinant ;
  • parfois, une baisse de la force de l’éjaculation ;
  • du sang dans les urines.

Bon à savoir : l’apparition et la sévérité des troubles urinaires ne sont pas liées au volume de la prostate : une légère augmentation peut être responsable de symptômes fort incommodants, tout comme une prostate très volumineuse peut n’avoir aucune conséquence !

Bon à savoir : ne diminuez pas l’ingestion de boissons. Continuez à vous hydrater ! Et bougez : l’activité diminue la rétention d’urine dans la vessie.

Attention : certains de ces symptômes peuvent également être provoqués par un cancer de la prostate. C’est pourquoi il est préférable d’en parler à votre médecin traitant, qui verra s’il y a lieu de faire des examens complémentaires.

Pourquoi moi ?

Les causes de l’hypertrophie bénigne de la prostate ne sont pas claires. Sans doute sont-elles liées à des modifications hormonales qui se produisent avec l’âge.
Les risques semblent plus élevés en cas d’antécédents familiaux.

L’inactivité physique, l’obésité et le diabète sont suspectées d’être des facteurs de risque.

Pourquoi consulter ?

Trop d’hommes hésitent à consulter leur médecin à l’apparition de symptômes gênants lors de la miction.

Or l’hypertrophie bénigne de la prostate peut être à la source de complications : des infections urinaires à répétition, une rétention aiguë d’urine (avec de vives douleurs et une situation d’urgence médicale), le développement de calculs dans la vessie, une accélération du vieillissement de la paroi de cette dernière.

La rétention chronique d’urine dans la vessie et les infections urinaires à répétition risquent aussi, à long terme, de provoquer des dommages au rein.

Comment pose-t-on le diagnostic d’adénome de la prostate ?

Le diagnostic d’une hypertrophie bénigne passe par un toucher rectal, un examen non douloureux.
Un test urinaire, une prise de sang et, parfois, une échographie peuvent le compléter.

La présence d’une hypertrophie bénigne de la prostate n’augmente pas le risque de cancer. Mais elle ne l’exclut pas non plus.

Bon à savoir : après leur première apparition, les signes liés à l’hypertrophie de la prostate régressent chez près de 40% des hommes atteints.

Que faire en présence d’un adénome de la prostate ?

Des médicaments permettent une meilleure vidange et une diminution des envies d’uriner. Mais de manière générale, le traitement médicamenteux n’a qu’un effet limité sur les symptômes.

Si la gêne est importante ou si des complications apparaissent, il est préférable d’opérer. Différentes interventions chirurgicales sont possibles, toutes très bien maitrisées.
Le plus souvent, on introduit un endoscope (fin tuyau avec une caméra) dans l’urètre et on incise, on enlève ou on coagule une partie de la prostate, pour libérer le passage de l’urine.
Après ces interventions endoscopiques, il est très fréquent de constater une éjaculation rétrograde, c’est-à-dire que, au lieu d’être éjaculé vers l’extérieur, le sperme est envoyé dans la vessie. Cela n’a aucune conséquence sur l’érection, ni sur l’orgasme (mais bien sur la fertilité puisque le sperme ne « sort » plus). Parfois, l’intervention entraîne une incontinence passagère ou, malheureusement, permanente.
Plus rarement, il faut recourir à une chirurgie « ouverte », c’est-à-dire en incisant l’abdomen.

Prostatite

Quels sont les signes d’une prostatite ?

On doit y penser en cas de signes comme

  • de la fièvre, des frissons, un état grippal
  • une brûlure en urinant, des envies fréquentes ou des difficultés à la miction
  • un écoulement purulent du méat urinaire
  • des urines troubles et malodorantes.

Tous ces symptômes peuvent aussi provenir d’une infection urinaire aiguë (ponctuelle) ou chronique (qui persiste), généralement provoquée par des bactéries. 

L’infection concerne en général l’urètre (le canal qui permet d’évacuer l’urine de la vessie) et la prostate, mais elle peut aussi s’étendre à tout l’appareil urinaire.

Comment traiter la prostatite?

Une prostatite n’est pas à prendre à la légère : elle peut se compliquer de rétention urinaire, d’un d’abcès à la prostate ou d’une infection des testicules. 

Insuffisamment traitée, elle peut se transformer en prostatite chronique, plus difficile à guérir. 

La prostatite se traite avec des antibiotiques, associés, dans certains cas, à des médicaments facilitant la miction.

Photo © OOZ – fotolia.com

Mise à jour le 15/09/2021

Référence:
Prise en charge de l’hypertrophie bénigne de la prostate: mise à jour 2019. Fiche de transparence du cbip

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