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Faut-il avoir peur du virus Zika ?

zika grossesseLire le résumé.

Zika n’est pas un « nouveau » virus. Dès le début des années 1950, il a été repéré chez l’homme, en Ouganda.

Depuis lors, petit à petit, ce virus principalement transmis par un moustique a provoqué différentes flambées épidémiques en Afrique, dans les Amériques, l’Asie et le Pacifique.

Dans nos régions, ce nom est longtemps resté quasiment inconnu. Puis, tout à coup, Zika a inquiété.
Et pour cause : l’Organisation mondiale de la santé en a parlé comme d’une « urgence de santé publique de portée mondiale ».

Pourtant, contrairement au sida, par exemple, le virus Zika est loin de provoquer des millions de décès. Ainsi, sur cinq personnes infectées, une seule développe la maladie. De plus, dans une immense majorité des cas, cette infection n’apporte que peu (ou pas) de désagréments aux personnes atteintes.

Pourtant, Zika présente un risque non anodin : en cas d’infection, les femmes enceintes risquent de mettre en péril la santé de leur futur enfant.

Bon à savoir : le Brésil est actuellement le pays le plus touché par le virus Zika. Mais le virus provoque aussi des poussées épidémiques ailleurs en Amérique du Sud, en Amérique Centrale, dans les Caraïbes et quelques îles de l’Océan Pacifique. Enfin, il est présent dans certains pays en Afrique et en Asie.

Zika: les voies de transmission

Le virus Zika est transporté par des moustiques, qui appartiennent au genre Aedes, généralement non présents sur le sol européen.
Lorsqu’un moustique pique une personne infectée, il est contaminé par le virus et peut alors continuer la chaîne de transmission en piquant une « personne saine ».

Cependant, le moustique ne serait pas le seul mode de transmission du virus. Selon les spécialistes, différents signes indiquent que la maladie pourrait aussi se transmettre par le sang. De plus, des cas de transmission par voie sexuelle ont également été constatés.

Feu orange : les moustiques du genre Aedes transmettent aussi la dengue, le chikungunya et la fièvre jaune.

Zika: signes et conséquences

Pour une majorité des personnes infectées (de 60 à 80 %) , la maladie passe inaperçue.
A défaut, ses signes les plus fréquents se manifestent sous forme de fièvre, de fatigue, de douleurs musculaires ou aux articulations, d’éruption cutanée ou bien, parfois, de conjonctivite. Ces symptômes disparaissent après de 2 à 7 jours.

Cependant, pour les femmes enceintes infectées par le virus, des complications ne sont pas à exclure.
En effet, si elles transmettent à leur tour le virus à l’enfant à naître (pendant la grossesse ou lors de l’accouchement), cette contamination risque d’entraîner un retard de croissance et des anomalies congénitales, comme la microcéphalie (une taille anormalement réduite du crâne).
Ce danger serait augmenté si la contamination se déroule lors du deuxième trimestre de la grossesse. Une infection au cours du premier trimestre pourrait, elle, être la source d’une augmentation des cas de morts foetales et d’avortements spontanés.

Par ailleurs, chez les personnes atteintes, le développement d’un syndrome de Guillain-Barré, une atteinte des nerfs périphériques menant à un risque de paralysie, semble également pouvoir découler d’une infection au virus Zika.

Bon à savoir : en Belgique, l’Institut de médecine tropicale est habilité à réaliser les analyses de sang permettant le diagnostic d’infection par le virus Zika.

Zika, pas par moi

Il n’existe actuellement ni vaccin contre Zika, ni traitement spécifique.

En général bénigne, la maladie requiert uniquement du repos, une bonne hydratation, et parfois des traitements antidouleurs. En cas d’aggravation, une consultation médicale est indispensable.

Par ailleurs, une série de mesures actives et préventives sont recommandées.
Il s’agit, à la fois, de tenter de réduire le nombre de moustiques responsables de la transmission, et d’éviter d’en être les victimes.
En ce qui concerne ce dernier point, dans les zones atteintes par l’épidémie ou bien à risque, il est conseillé de porter des vêtements couvrants, de protéger les lieux de vie par des écrans anti-moustiques, de placer des moustiquaires autour des lits et d’utiliser les répulsifs anti-moustiques (à appliquer plusieurs fois par jour).

De manière plus radicale encore, actuellement, les femmes enceintes, ou celles qui veulent le devenir, sont invitées à postposer tout voyage non indispensable dans les zones à risque.

De plus, selon les recommandations de l’OMS, lors de contacts sexuels avec un partenaire revenant de ces pays, il est recommandé

  • aux femmes enceintes d’avoir recours à des rapports sexuels protégés (préservatifs) pendant toute la durée de la grossesse.
  • en l’absence de grossesse: tout rapport sexuel non protégé (préservatif) devrait être évité pendant au moins 2 mois. Si le partenaire masculin présente des signes d’infection par le virus Zika, une période de 6 mois de protection est recommandée.  

Bon à savoir : lors du retour d’une zone à risque de contamination, il est recommandé de consulter le médecin généraliste en présence de signes « grippaux »: fièvre, douleurs musculaires ou articulaires, fatigue. 

Bon à savoir : quatorze jours au plus tard après le début d’une infection, la personne a développé une immunité à vie. On ne peut donc pas souffrir deux fois de cette maladie.

♦ Le virus Zika est le plus souvent transmis par un moustique, mais parfois aussi par le sang et les relations sexuelles. 
♦ Il y a actuellement des épidémies en Amérique du Sud et en Amérique Centrale, dans les Caraïbes et quelques îles de l’Océan Pacifique. 
♦ La maladie présente un danger plus particulièrement en cas de grossesse. La contamination du foetus risque d’entraîner un retard de croissance, des anomalies congénitales, des morts foetales et des avortements spontanés.
♦ Les femmes enceintes, ou celles qui veulent le devenir, sont invitées à postposer tout voyage non indispensable dans les zones à risque. Pendant la grossesse, les rapports sexuels avec un partenaire revenant d’un pays à risque doivent être protégés (préservatifs). 

Photos © Halfpoint – fotolia.com

Mis à jour le 15/09/2021

Références
Zika – virus. Site de l’Institut de Médecine Tropicale. 
 Questions-réponses sur la maladie à virus Zika et ses complications. Site de l’OMS. 

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