Votre généraliste vous informe et vous conseille
Votre généraliste vous informe et vous conseille
image_pdfimage_print

Ces dernières années, en Belgique, le nombre d’Infections Sexuellement Transmises (IST) s’accroît (1). L’appellation IST (anciennement MST) désigne diverses maladies qui se transmettent lors de rapports sexuels avec pénétration (vaginaux, anaux ou buccaux) ou parfois lors d’un simple contact entre muqueuses.

ISTToutes ces maladies contagieuses ne se manifestent pas toujours par des symptômes clairs. Du coup, on risque de transmettre la maladie sans le savoir.
Ces maladies ne sont pas toutes graves, mais elles ne doivent pas être banalisées. En effet, certaines peuvent devenir chroniques et entraîner des complications.

Certaines affections des zones génitales, comme les mycoses ou les vaginoses, ne sont pas nécessairement le résultat d’une contamination par un partenaire ; elles peuvent résulter d’une modification passagère de notre immunité, ou d’une irritation suite à une hygiène trop poussée. Elles ne sont donc pas reprises dans cet article sur les IST. Pour celles que le sujet des leucorrhées ou pertes blanches intéresse, nous proposons la lecture d’un article paru dans la revue Equilibre.

Feu vert : dans une grande majorité des cas, une prévention des IST est possible : elle passe par l’usage du préservatif et le refus des comportements à risque.

Feu orange : après un rapport sexuel à risque, votre médecin généraliste vous recommandera peut-être un dépistage. C’est utile à la fois pour vous-même mais aussi pour éviter, le cas échéant, de transmettre l’infection à de nouveaux partenaires.

Chagrins d’amour

Trois infections bactériennes sont actuellement préoccupantes, en particulier chez les jeunes : celle provoquée par le Chlamydia (actuellement la plus répandue, surtout chez les femmes), suivie par la gonorrhée (blennorragie ou chaude-pisse) puis par la syphilis.

Le virus de l’Immunodéficience humaine (HIV), responsable du sida, se transmet dans notre pays principalement par voie sexuelle (homo et hétéro).

L’herpès génital (et l’herpès buccal) est causé aussi par un virus, tout comme les verrues ano-génitales (ou condylomes) dues à un papillomavirus humain (HPV).

Une personne infectée par le virus de l’hépatite B risque également de contaminer un partenaire sexuel (sauf si ce dernier est vacciné).

Vous pouvez lire sur ce site nos articles parlant de l’herpès, du HPV et de l’hépatite B.

Feu orange : même s’il ne s’agit pas vraiment d’IST, des parasites, eux-aussi, se « partagent » essentiellement lors de relations sexuelles : c’est le cas du trichomonas, qui infecte les parties génitales, ou du célèbre pou de corps (le morpion).

Feu orange : actuellement, la syphilis touche essentiellement les milieux gays ou bisexuels.

IST: attention aux symptômes !

Certaines IST peuvent s’avérer très discrètes, voire carrément passer inaperçues, ce qui constitue un véritable problème étant donné la contagiosité de ces maladies, que l’on peut donc propager sans s’en rendre compte.

Les signes suivants, s’ils font suite à un rapport sexuel non protégé, doivent attirer votre attention et vous amener à en parler à votre médecin :

  • un écoulement ou des pertes anormales provenant du pénis, du vagin ou de l’anus,
  • des démangeaisons au niveau des organes génitaux,
  • une rougeur des muqueuses, des plaies anormales, des excroissances ( par exemple, des condylomes ou « crêtes de coq » dues à un papillomavirus), des boutons (l’herpès génital en provoque de douloureux), une ulcération ou un chancre (une plaie ou une sorte d’aphte souvent indolore, typique de la syphilis), 
  • des douleurs au niveau des organes génitaux et/ou de l’abdomen,
  • une sensation de brûlure en urinant,
  • des douleurs pendant ou après les rapports sexuels.

Feu rouge : les personnes atteintes d’une IST risquent davantage d’être infectées par une autre IST.

Se donner les moyens d’agir

Un examen des organes génitaux, de la région anale et de la bouche, complété dans certains cas par une prise de sang, un frottis et un prélèvement des éventuelles sécrétions, permettent au médecin généraliste de poser le diagnostic.

Toutes les IST d’origine bactérienne sont guérissables, sans séquelles, principalement si elles sont traitées à leur début, avec des antibiotiques appropriés.
Si elles ne sont pas traitées, elles peuvent entraîner des complications, notamment, chez la femme, une inflammation des organes génitaux pouvant mener à une stérilité. Quant à la syphilis, si on la laisse évoluer, elle peut entraîner des atteintes oculaires, neurologiques et cardiovasculaires.

Lorsque l’infection provient d’un virus, à défaut de pouvoir toujours guérir la maladie, il existe différents traitements contre les symptômes.

  • Les poussées récidivantes d’herpès génital se traitent avec des immunomodulateurs (en pommade ou en comprimés), mais le virus reste présent dans l’organisme pour le restant de la vie.
  • L’infection par le papillomavirus humain (HPV) guérit le plus souvent spontanément, mais peut être parfois responsable, en cas d’infection chronique, de l’apparition d’un cancer du col de l’utérus (voir l’article « dépister le cancer du col« ).
  • Les condylomes peuvent être éliminés avec des traitements locaux (comme les verrues) ou des pommades immunomodulatrices, ou encore coagulés au bistouri électrique ou au laser. 
  • L’hépatite B doit être suivie car il y a un risque qu’elle passe à chronicité: un traitement est alors indispensable.
  • L’infection par le VIH, responsable du sida se soigne, mais ne se guérit pas. C’est dire toute l’importance de la prévention, qui repose sur l’usage systématique du préservatif. Celui-ci n’est pas nécessaire lors de rapports avec un partenaire stable non infecté par le virus.

Feu rouge : certaines IST peuvent être transmises par une mère à son enfant lors de l’accouchement, avec parfois de graves implications pour ce dernier. C’est une des raisons pour laquelle la femme enceinte doit consulter rapidement pour toute anomalie ou rapport non protégé avec un nouveau partenaire.

Feu vert : certains centres ou plannings proposent gratuitement le dépistage des IST.

Vous pouvez aussi lire sur ce site notre dossier consacré à la contraception

Photo © Igor Mojzes – fotolia.com

Mise à jour 31/08/2021

Références
– (1) Plate-forme Prévention Sida.
– Chapitre Infections. Répertoire Commenté des Médicaments. http://www.cbip.be/ggr/index.cfm?ggrWelk=MAIN

image_pdfimage_print

Partager cet article